Le trail des poilus
Infos sur la course
Ablain st Nazaire (62), le 11/03/2012
47 kilomètres
Mon temps perso : 05:58'43''
Mon classement : 174e / 450
En rendant ma puce après le trail, je reçois en cadeau une bouteille de bière "Page 24". Evidemment, je l'ouvre et la partage à une table et comme je l'ai trouvée bonne, je me suis renseigné sur sa provenance. Elle est brassée à Aix Noulette depuis 2003. Les orges et blés proviennent d'une malterie locale (Château de Beloeil et Prouvy).
Le trail des Poilus :
47km avec plus de 1400m de dénivelé positif ! Ce trail dans le Ch'nord s'annonçait difficile pour moi. Surtout quand on me répétait à tout va, qu'il y aurait de la pluie, de la boue à gogo et autres friandises du Nord. Cela aurait pu effectivement se passer comme ça, mais voilà, je suis resté confiant jusqu'au bout et surtout avais ramené dans mon sac, un petit morceau de notre bon vieux soleil du Sud.
Je suis accueilli comme un pape à la descente du TGV vendredi soir par Tri et de suite, chez lui, une bonne petite collation m'attendait. Levé à l'aube samedi matin façon militaire, et hop petit déjeuné et deux baskets plus tard, nous voilà partis à l'assaut du plus grand terril d'Europe; Excusez du peux ! Tu verras, qu'il me disait, tout le monde est sympa dans le Nord. Ben, la première personne que l'on rencontre a commencé à nous dire qu'on l'emm... (c'était un cas). Tout était bien programmé ce samedi. Midi, on va chercher Virginie et Gérard à la gare, puis on se précipite tous chez Cathy pour un repas grandiose et chaleureux.
Nous partons l'après midi chercher tous les dossards à Notre Dame de Lorette où nous trinquons à la santé des valeureux poilus pour demain.
A la votre, Gérard et André !
Le soir, nous avons tous rendez vous, chez André avant la grande gadoue promise dans les tranchées. Olivier nous rejoint pour une bonne pasta au foie gras ! Et nous nous couchons un peu tard et pour ma part pas trop confiant pour le lendemain. Lendemain qui arrive trop vite. 4h30, tous debout pour un petit déjeuné copieux et vite, direction chez les parents forts sympathiques de Cathy où nous attendait un café et des biscuits maison. Nous formons maintenant un convoi afin de rejoindre le départ des navettes. Navettes qui nous amènent directement au départ.
Le château d'Olhain !
Le site est magnifique, et j'en profite pour visiter ces vieilles pierres et parcourir son histoire. De plus, ça me calme un peu.
L'équipe des poilus avant le départ.
Et bien voilà, c'est 9h30 et je me lance pour 47km avec une certaine appréhension. Au dernier moment, je me décide d'aller doucement et de tenir un rythme régulier jusqu'au deuxième ravito (34ème km), puis à partir de là, je verrai bien !
La grande aventure commence. Heureusement que le temps est clément. Je me détends un peu en compagnie de Seb, pendant que Tri prend les devants de la compagnie. Cathy a disparut. les premiers kilo sont relativement tranquilles.
Il y a bien quelques petites côtes en hors d'oeuvre, mais là aussi, je n'écoute pas le diable qui me dit file et on verra bien après. Je retrouve André plusieurs fois et je vois qu'il porte sa tête des mauvais jours. Pour une fois que j'arrive à le suivre et même à le précéder ! Je file dans les descentes, avance sur les quelques plats, et me retiens dans les côtes.
Je me retourne quelques fois, car c'est tellement amusant de voir tous ces coureurs en file indienne.
Et là ! Sont ils pas un peu dingues, non !
Et puis, tout doucement, les kilomètres passent sans trop de mal. Mon plaisir de courir dans ce lieu magique augmente. J'ai presque trop chaud, pourtant je ne porte qu'un maillot et mon coupe vent. Je bois beaucoup et m'alimente régulièrement. Je ne regarde pas ma montre et profite de tous les moments sans m'occuper de l'avenir.
Tout d'un coup, au détour d'un virage, j'aperçois le premiers ravito des 21km.
Il y a bien du monde au bar ! Je n'ai pas envie de perdre trop de temps, alors je remplis mon gobelet de coca, prends deux tranches de pain d'épice et trois morceaux de banane puis continue de marcher en prenant ma collation.
C'est de plus en plus beau et j'en profite un max car je ne ressens aucune fatigue. Toute mon appréhension s'est envollée comme par magie. Je revois André quelque part. moi, je suis sur mon petit nuage et suis un peu désolé de le voir dans son brouillard. Allez, bon courage ! je sais que je le reverrai plus loin. Les passages sont de plus en plus techniques dans la gadoue et surtout, je dois me concentrer pour éviter les fatigues supplémentaires.
Et ça monte toujours !
Au sommet de cette longue côte, je suis devant et relance bien ce qui est très réconfortant pour moi. Du calme, ne pas m'enflammer surtout ! Regarder le paysage et dire quelques mots en passant à des collègues.
Et puis il y a ces grandes tranchées ! Du pur délire ! On ne sait plus trop si on marche ou court, ou glisse tout simplement. Il y a des jurons, des rires ou des silences respectueux. Il faut sauter par dessus de la merdouille sans savoir sur quoi on va atterrir. Passer sous des arbres couchés en travers et jouer avec les tallus pour ne pas s'étaller de tout son long. Passage mémorable et bien gravé dans ma tête.
Déjà le ravito des 34km ! Je n'ai pas vu le temps passer !
Même technique que pour le premier sauf que ça grimpe tout de suite très dur dans les bois. J'ai le plaisir de revoir André. Allez, tout va bien, il faut que je file, maintenant. Il reste 13 km et il fait beau, dans le ciel comme dans ma tête !
C'est fou comme on en prend l'habitude. Des côtes et des descentes et aussi beaucoup de glissades. Je vais maintenant nettement plus vite et commence à prendre quelques risques.
De belles descentes avec vues imprenables sur la grande plaine.
Côté technique, un petit passage de corde histoire de tirer un peu sur les bras.
Que du plaisir ! Je passe tranquillement beaucoup de monde et continue sur ma lancée. Il y a aussi de grandes traversées de prairie qui me change un peu des sous bois et de la gadoue.
Quel plaisir de dévaller dans cette verdure ! Beaucoup de coureurs commencent à en avoir plein le pattes. Il va falloir remonter vers ND de Lorettes, mais cela fait rien, je suis tellement content de passer comme ça, fatigué, mais sans douleur musculaire. On longe un champ et on aperçoit le site de l'arrivée. Bah non ! il faut redescendre, puis remonter X fois. Là cela devient une véritable torture. Encore une côte sévère entre des piquets où il est impossible de doubler. J'ai vraiment envie d'en finir maintenant. On redescend, et là je donne tout, puis encore un grand champs que l'on longe en arc de cercle. Des bénévoles nous soutiennent "Allez, encore une dernière petite côte et c'est l'arrivée". Petite, peut-être, mais après 46km ça ressemble à un terril !
Et je passe l'arrivée tout étonné d'avoir résisté à toutes ces difficultés sans raler ni abandonner dans ma tête. Complètement ivre de paysage et d'effort, j'en oublie le ravito et me dirrige directement pour rendre ma puce, récupérer ma bouteille de biere cité au début et aller la consommer avec Virginie, gérard et Olivier qui étaient rentrer de leur parcours du 26km tout content aussi.
Et mes fidèles compagnons qui m'ont porté pendant 47 km !
Merci à toute l'organisation de ce fabuleux trail des Poilus qui vallait bien mon déplacement de Nîmes !
Les autres photos.....
Résultats : http://www.chronorace.be/web2/Classements/classement.aspx?eventId=5570572582919&mode=large&IdClassement=7807&srch=&scope=All&page=0
Le 1er : Bordet Dominique en 3h51'14"
7ème et 1ère féminine : Devillers Constance en 4h14'14"
174ème Hemil en 5h58'43" 19ème V2/ 62 7,38km/h