La montée du nid d\'aigle

Infos sur la course

St Gervais (74), le 20/07/2008
20 kilomètres
Mon temps perso : 03:11'58''
Mon classement : 273e / 405

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 Les hautes vallées alpines (Montjoie, Val d\'Arly, Tarentaise, Beaufortin Chamonix), étaient habitées par les Ceutrons, peuplades Celtes tardivement pacifiées par les Romains, qui ont ensuite arbitré les conflits avec leurs voisins Allobroges de la vallée de l\'Arve en 74 après J.C.


La Montée du Nid d\'aigle, 20 km 1900m D+ :

Je suis à Annecy, depuis mercredi et je surveille la météo de Chamonix avec beaucoup d\'attention. Je ne veux en aucun cas avoir de mauvaises conditions pour ce superbe challenge que je me suis fixé ! Je suis fin prêt (alimentation, vêtements chaussures et moral). je sais que cela va être difficile et espère vivement descendre sous les 3 heures, mais bon, on verra !

C\'est le grand jour, ce dimanche 20 juillet. Ce matin, le beau temps est presque là (il annonce une dégradation dans l\'après midi), et Anne ainsi qu\'une amie m\'accompagnent. Une petite heure de route pour rejoindre le parc thermal du Fayet (580m), je récupère mon dossard et pars m\'entrainer tout doucement. Il y a déjà une bonne ambiance et on annonce jusqu\'à presque 500 participants ! Les randonneurs partent à 8h et nous, à 9h, nous commençons notre grande montée !

Mon objectif est de me faire plaisir et si possible de descendre sous les trois heures, donc pas de panique, je reste dans le milieu du peloton. A la reconnaissance, je sais qu\'il y a 1 km un peu près plat jusqu\'au petit pont où l\'on passe un par un, puis ça monte dans les bois ! Le 1er kilo en 5\'35" très calme, le petit pont pour souffler et deux kilo en monotrace montante que je décide décontracte (3ème kilo en 15\'01). Nous somme toujours dans les bois, et nous montons par paliers avant de retrouver St Gervais (850m) avec une petite descente (la seule je pense) !

A St Gervais, il y a beaucoup de monde pour nous accompagner dans notre effort. Je suis tellement émerveillé par ce qui m\'entoure, que j\'entends à peine hurler mon nom et "le ravito, tu oublies le ravito !!!" C\'était ma femme ! même là elle me surveille. Donc demi tout dans une hilarité générale et totale pour attraper un gobelet et des fruits (les 5 kilos en 34\'15").

Pendant les cinq kilomètres suivants, Je vais me maintenir dans un rythme régulier sur ce joli parcours mi boisé mi prairies toujours en montées par paliers successifs. Nous suivons le Bon Nant, torrent écumant de rage, mais lui il descend; et au fond, une vue magnifique sur le Mont Blanc. Son Altesse, flanquée à sa droite par sa reine, l\'aiguille de Bionnassay, et à sa gauche par son Fou, l\'aiguille du Goûter nous narguent en tirant cette magnifique langue de glace qu\'est le glacier de Bionnassay. Juste avant le deuxième ravito, quelques côtes bien soutenues m\'obligent à marcher et reprendre contact avec la dure réalité ! (les 10 kilos en 1h09\'48").

Au 2ème ravito, je prends quelques fruits secs, du sucre et du thé chaud bien réconfortant, et c\'est reparti ! Une petite épaule herbeuse au milieu des spectateurs enthousiasmes, puis du nouveau la forêt avec de bonnes montées. Nous passons Le Champel (1200m); épongeage car il commence à faire un peu chaud, malgré que le ciel devient de plus en plus chargé. Mais dur-dur cette partie là (2 kilos en 12\'). Nous contournons le massif du Tricot pour monter à flanc en direction de la base du glacier de Bionnassay. Au bout de 13 kilomètres, un petit panneau nous prévient gentiment que l\'on a effectuer que 51% de notre effort ! Au loin on devine le tracé du petit train du Mont Blanc et cette fameuse gare du Nid d\'aigle qui nous parait encore hors d\'atteinte ! Je marche dans les côtes trop fortes, et m\'oblige de relancer dés que le terrain me le permet.

mais que c\'est beau cette jonction au 15ème kilo où l\'on sort de la moyenne montagne pour trouver l\'ambiance haute montagne que j\'en oublie de prendre mon temps ! Petit ravito sympa où je mange bien avec un bon jus d\'orange et un morceau de banane, et nous traversons le torrent par un joli pont (1413m). L\'air frais du glacier nous accueille. Nous contournons sa base par de solide montées, mi marche mi course. Et là, ça commence à tirer sur les jambes pour beaucoup ! Mais toujours cette vue extraordinaire sur le massif. Nouvel épongeage et poste de secours où déjà quelques coureurs sont arrêtés. Pour moi, je tiens toujours et je bois pas mal car je sais que le plus dur reste à faire ! Encore une montée, pour déboucher dans cet havre de paix qui se déroule devant mes yeux (1800m).

Une petit val verdoyant encadré d\'un côté par le glacier et de l\'autre par les rochers. Au milieu, coule un petit ruisseau et tout cela en pente très douce ! Ouf ! quel plaisir ! j\'en profite pour bien m\'alimenter et boire tout en me détendant physiquement. Il y a beaucoup de monde et ça fait vraiment du bien. Je me prépare psychologiquement à la dernière bataille, et cela ne va pas être du gâteau ! Au bout du vallon, ça monte dur ! je trottine, je marche, mais là, la pente se relève sérieux. Il faut trouver sa trace et jouer avec les randonneurs qui nous font faire un pas de travers ou nous obligent à poser le pied trop haut, afin de les éviter ! Un gars abandonne derrière moi. Il dit ne plus rien voir !?! vertige, manque d\'alimentation ? j\'ai des petits débuts de crampe que je gère en modifiant mon allure. Nous dominons le glacier et sa grande langue qui luit au soleil et le ciel commence à grisonner sérieusement !

Le passage des échelles arrive comme un coup de marteau sur la tête! Deux grandes longueurs pour passer le ressaut mais quel effort à soutenir ! Heureusement que les randonneurs sont compréhensifs et nous laissent passer. je perds quand même beaucoup de temps et arrive au dernier ravito où je me retrouve dans un état d\'épuisement assez avancé. Nouvelle petite pause pour manger et reprendre mon souffle car il reste deux kilos à me le couper définitivement si je ne fais pas attention !

Je repars avec le Nid d\'aigle en point de mire. C\'est trop raide pour relancer, donc trouver le rythme de marche le plus économique possible m\'aide à tenir jusqu\'au petit relais secours ou un coureur se tord de douleur (crampes aux deux jambes). Heureusement qu\'il est joliment assisté ! Au passage, je tire mon chapeau à tous ces bénévoles, tout de jaune vêtus qui sont présents tout le long du parcours pour nous venir en aide et nous soutenir avec des conseils souvent très judicieux. Le 19ème kilo en 2h57\'50".

Tant pis pour les 3 heures. vu mon état, cela ne sera pas possible. je continue tout au mental car là, cela devient très éprouvant pour les jambes. Il reste 1 kilo de montée sur une croupe mi herbeuse, mi rocailleuse avec un vent glaciale qui c\'est levé. le ciel est gris et certains parlent de neige ! Il ne manquerait plus que ça ! Beaucoup de touristes et de randonneurs pour nous soutenir. c\'est dur et magnifique à la fois. je regarde encore derrière moi. Le glacier en contrebat est déjà petit. C\'est fou la hauteur que l\'on peut prendre en quelques minutes. Encore un dernier virage et le speaker m\'annonce et me lance "Alors, ça monte un peu plus qu\'à Nîmes ?" A bout de souffle, j\'acquiesce et pour me faire plaisir me lance dans un petit sprint au milieu des applaudissements.

C\'est fantastique cette arrivée (2400m) dans cette ambiance et ce cadre exceptionnel ! En quelques secondes, j\'ai oublié l\'effort et tous les bobos. Une joie sans limite d\'avoir pu terminer m\'envahit et que je partage avec les bénévoles et mes compagnons de montée ! Bon, la course en 3h11\'58" n\'est plus qu\'un détail, car il faut penser à se couvrir et manger et boire et s\'étirer un peu et, surtout ne pas oublier le retour par le petit train avec l\'horaire imposé. Une heure de descente plié en quatre, mais contant. nous revoyons l\'itinéraire de montée et réalisons bien, cette fois, le dénivelé parcouru !

Le Fayet, terminus du petit train ! Que c\'est dur de se déplier, mais encore là, oublié très rapidement grâce à l\'accueil chaleureux du public ainsi que de Anne et Sylvie qui m\'attendaient ! Nous trouvons un peu d\'herbe pour nous assoir et leur raconter mes aventures en mangeant encore un peu avant de repartir sur Annecy.

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