Trail aux étoiles

Infos sur la course

Le Vigan (30), le 01/03/2009
40 kilomètres
Mon temps perso : 05:34'40''
Mon classement : 84e / 103

Au Moyen Âge, et jusqu\'en 1790, le Vigan était le chef-lieu d\'une viguerie. Une viguerie est une juridiction administrative médiévale. Elle tient son nom de celui du lieu où elle était rendue, le vicus, c\'est-à-dire le bourg, d\'une certaine importance, sans être obligatoirement pour autant un chef lieu de cité.

Le trail des étoiles :

 

J’ai du abandonner au 40eme kilomètre.
 
Samedi 17h, je pars pour le Vigan, la gorge un peu serrée car c’est la première fois que je me lance dans un truc pareil. J’ai rendez vous avec Tricycle et Jymm à partir de 18h. Je retrouve Trycicle, prends mon dossard puis nous allons nous désaltérer au bistro du coin. Je suis toujours un peu tendu, mais heureusement que Tricycle est de bonne compagnie.
 
De retour à la salle omnisports dans ce magnifique parc des châtaigniers   où l’on trouve des arbres plusieurs fois centenaires, une bonne soupe chaude nous attend accompagnée de château Margot ! Il se dégage une ambiance bonne enfant, où tout le monde se connait plus ou moins. Bah oui ! Pour ce truc de ouf, il n’y a que les habitués qui reviennent ! Ce qui n’arrange pas ma petite crainte. Jymm nous rejoint avec son humour et sa bonne humeur aussi décontracté que moi quand j’organise une sortie de ski en haute montagne ! (là je suis très à l’aise). Bon, j’essaye de me détendre. J’écoute tout le monde et rigole bien aux nombreuses blagues !
 
Mais, inexorablement, l’heure approche. Je m’éclipse quelques fois faire un petit tour dans Le Vigan, histoire de me décontracter. Là, je retrouve une jeune femme venant de Cahors un peu dans le même cas que moi. J’avais la nette impression de ne pas être encore à ma place dans ce challenge. 23h, nous allons nous changer. Comment s’habiller ? Il ne fait pas froid (9°), mais là haut. Bon, on verra ! Maillot + polo et le coupe vent dans le sac avec gants et bonnet !  La couverture de survie, le sifflet, la réserve d’eau et les gels ainsi que quelques biscuits énergétiques et hop nous voilà tous prêt pour le débriefing. Sans oublier la lampe frontale bien accrochée sur la tête. Encore un petit café et les derniers conseils des pros (Jymm et tricycle) et arrive minuit !
 
Et là, curieusement plus d’appréhension. Je me place pas trop loin des premiers et nous partons dans la nuit noire. Pas de lune ou d’étoile pour nous éclairer. Je pars franco et ma lampe, bien réglée ne me gène point. Je sais que ça va être long, mais tant pis, je déroule sur le parcours très agréable du début. J’entends, quelqu’un chuter derrière moi. Je me retourne pour l’aider à se relever et repars de plus belle, bien envie d’en découdre. La première difficulté arrive très vite avec une petite côte de 200m+ en monotrace jusqu’au col del Fiou. Je me sens en pleine forme. La température est très agréable. Je monte régulièrement en trottinant quand je peux. J’arrive vite au col, léger comme l’air, puis redescends de l’autre côté pour retrouver une petite route en montée légère, puis une crête et de nouveau une descente vers un joli petit pont aqueduc. On traverse l’Arre (10km).
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Et c’est parti pour la deuxième difficulté. 400m+ à gravir. Jusqu’au col des Mourèzes. Alors là, tranquille ! Je ne me reconnais plus. J’alterne marche et course. Je suis dans un petit groupe de 6 coureurs sympa et nous nous relayons. Au col, pas d’étoiles dans le ciel, mais plein de lumière en bas. C’est super ! La descente est hard, puis s’adoucie en monotrace agréable (je suis à fond), puis succession de pistes et routes pour rejoindre Aulas et le premier relais (21km).  L’ambiance est chaude. Je m’alimente bien, bois beaucoup et me fais quelques réserves dans mes poches puis repars.
 
Ca monte tout de suite sec jusqu’au col de Carnieu (150m+). C’est un peu dur et j’opte pour une marche rapide. Je dois commencer à m’économiser pour la suite. Nous traversons deux petits villages par de petites ruelles. Il n’y a personne. Que moi et je fais très attention de ne pas trop faire de bruit pour ne pas réveiller les habitants. Tout le monde dort et moi je passe avec mon petit sac en courant (bizarre). Au loin, j’aperçois une petite lumière qui danse et que je rattrape à la sortie du village. C’est un jeune et nous discutons un peu. Il connait le parcours et m’annonce maintenant le plat du jour : une côte de 7km pour un dénivelé de400m+.
Intérieurement je me décide pour une ascension en course lente et régulière. Tout là haut on aperçoit des lumières et c’est là que je réalise que ça va être long. C’est une grande piste large sans difficulté mais qui n’en fini plus. Je commence à alterner marche et course car ça tire un peu dans les mollets. Que dire, à part que cette partie fut longue et usante pour le moral et la mécanique. J’ai du faire les 3 derniers kilo en marche rapide en compagnie du jeune qui m’a rattrapé et finalement doublé. Enfin le col ! Je reprends tout doucement ma course par de petites sentes en crête. La vue doit être magnifique, mais la nuit….2 à 3 petites lumières devant. Je les rattrape une par une et les double. Puis c’est la grande descente vers Arre et le deuxième relais.
 
Les jambes sont revenues et le moral aussi. Au deuxième relais je me reposerai un peu avant la dernière montée assez rude aussi ! Donc j’accélère. C’est assez raide par endroit. Je courre dans mon halo de lumière et c’est noir tout autour ! Je suis contant car tout ce passe bien. Je double encore un concurrent. Une petite côte arrive que je passe sans problème et de nouveau on plonge vers la vallée. C’est bien pentu, pas de bruit, que moi dans les cailloux et les feuilles mortes et les lumières du village en bas. Et tout d’un coup le truc con ! Mon pied droit roule sur une pierre. Je ressens une douleur et plonge en avant vers l’inconnu. Je ne sais pas comment je vais atterrir. Les genoux et les coudes prennent un bon coup et je m’immobilise dans les feuilles à plat ventre la tête en bas. J’ai eu très peur. Dans le noir. J’essaye de me relever. Ça va, mes ma cheville me fait mal. Aie ! Je repars tout doucement en espérant que ça ira. Le gars que j’avais doublé me rejoint, il s’inquiète, je lui dis qu’il n’y a pas de casse et je continue doucement. Il reste 3km à effectuer avant Arre.
Je les fais en boitant et en me traitant de tous les noms. Du coup, j’ai les jambes en bois et suis terriblement déçu. Un autre concurrent me double juste avant le relais. Il faut faire le tour des barrières. J’ai rien compris alors je suis passé par-dessous avant de rejoindre le ravito et de rendre mon dossard (40kmet 5h15). J’ai rien pu avaler. Une voiture descendait et je suis monté dedans. Au Vigan, j’ai assisté à l’arrivée des premiers (5h55) devant une soupe à l’oignon. Je me suis mis de la pommade sur mon pied bien enflé et suis parti comme un voleur le cœur sur le point de chavirer…
 
Je suis désolé, je n’ai pas eu le courage de vous attendre. Je ne sais pas si j’aurais pu tenir ce rythme jusqu’au bout. Mais avant l’accident, j’étais sûr de terminer. Alors qu’au départ, je ne pensais pas y arriver. Je suis toujours en colère contre moi. Je n’aurai jamais du me lancer dans ce challenge. Du moins, pas cette année. Je n’étais pas prêt physiquement encore. Ce genre de course demande un entrainement très spécifique et j’ai encore beaucoup de progrès à faire…
 

Je tiens quand même à féliciter toute l’organisation de cette course. Les ravitos sont parfaits et le jalonnement du parcours formidable ! Le départ à minuit, par contre pas top pour moi ! Je tiens aussi à remercier Tricycle et Jymm pour m’avoir bien soutenu durant cette longue attente d’avant le départ.
 

 

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