Depuis plus d\'un siècle, L\'ESPÉROU est le seul village cévenol à garder une population stable.
Fondé à l\'origine par quelques serfs affranchis par leur seigneur pour faits de courage, L\'Espérou fut repeuplé, après les guerres de religion, par des personnes de l\'Aubrac.
Le trail du Mont Aigoual :
Après cette grosse semaine un peu fatigante pour moi et l’installation de mon fils à Montpellier ; ce qui m’a empêché de partir avec Tricycle, ce dimanche matin ; une envie terrible de me défouler dans les Cévennes me réjouit un max !
Je décolle à 6h10 de chez moi pour me diriger par de belles routes sur l’Espérou où je retrouve un Tricycle frais comme un gardon (dans le Gard, c’est normal). Je récupère mon dossard (11€) et file m’échauffer un peu sur les hauteurs du site.
Je me sens bien, juste un peu d’appréhension pour la longueur de 37km qui est un peu long pour moi. Bah, on verra bien. Ma tactique est simple. Partir comme pour un échauffement, puis accélérer tout doucement pour prendre mon rythme de croisière sans trop forcer, puis gérer les derniers kilomètres lorsque cela deviendra dur. D’après le profil de la course, entre le 20ème et le 30ème kilo, le parcours est plus descendant.
Allez, on se rapproche du départ. Tricycle me donne ces derniers conseils. C’est simple : tu coures comme pour un 5 km qui se répète 7 fois. Ah ouais ! Je n’y avais pas pensé ! Et il part dans son style bien à lui, tranquillement. Il gagne quelques places en faisant les bordures et moi je le suis à distance dans un rythme régulier comme prévu au début. Puis je me décide à passer à l’offensive ! On se souhaite bonne chance et je file dans un bon chemin bien agréable où je peux dérouler.
J’entends un cri derrière moi « Allez Hervé ! » c’est Tri qui se lâche et ça m’a fait plaisir ! Vers le 3ème kilo, on attaque les premières difficultés. Ho, pas grand chose, mais il faut faire attention quand même. A cet endroit, le parcours est en dents de scie. Je passe le 1er ravito entre le 6ème et le 7ème kilo (41’).

Je passe en trombe le col des Montals guère plus haut que le départ et descend comme un fou sur Pueylong. Le paysage est déjà magnifique et je me régale ! J’ai mon appareil avec moi et ça vaut le coup d’œil ! Allez encore une bonne côte d’environ 100m de dénivelé et la descente de l’autre côté vers le deuxième ravito.
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Je pense au 12
ème ? (1h07 de course).
Aucune gène musculaire, j’ai le moral à fond. Il y a un gars qui hurle derrière moi. Mais il parait qu’il est connu pour ça ! Un concurrent me regarde et me dit « commence à m’agacer celui là ! » et d’un commun accord on accélère pour prendre de la distance. Une bonne côte de 200 m de dénivelé nous attend pour arriver à la station de ski prat peyrot. Impeccable !

Plus de bruit ! Le profil est reposant dans une jolie forêt. Le 3
ème ravito vers le 15
ème ou 16
ème je pense (1h36). Je m’alimente bien et bois beaucoup surtout !
Car la grande difficulté est devant ! Le mont Aigoual et son magnifique musée (bon, ce n’est pas le moment aujourd’hui !). Là, ça grimpe pas mal ; la vue est magnifique sur ce petit chemin en balcon.

Mais maintenant, il faut s’accrocher pas après pas. Le sommet s’approche, c’est grandiose. Je débouche sur la crête et il y a du monde pour nous soutenir.

J’arrive en courant pour le ravito du sommet où je bois, bois et encore. Banane seiche, abricot. 20
ème kilo en 2h04. Il faut penser à repartir !
Il reste environ 17km. Je suis dans un état normal de fatigue. Je reste très cool dans la descente. Je me détends complètement au vu du paysage qui se déroule devant mes yeux.

Le chemin est très beau et il ne fait pas trop chaud. Puis, c’est la grande descente dans la forêt de Prat Peyrot où je trouve le moyen de buter contre une racine et de me retrouver par terre mais sans casse.

Après un petit casse croute bien arrosé au 26
ème kilo (je ne regarde plus mon chrono), et quelques petites remontées sans trop de difficultés, c’est le grand plongeon vers la vallée du bonheur. Il faut faire très attention car c’est raide et avec la fatigue ...En bas, c’est le ravito du 30
ème kilo que j’atteins avec des débuts de crampes sur les deux jambes.
Je bois encore beaucoup, mais j’ai vraiment mal aux jambes. J’essaye de repartir en trottinant mais ça va mal ! Je varie les allures, j’allonge, je ralentis, je marche, mais il n’y a rien à faire. Dans ce long plat, je comprends que maintenant il faudra que je m’accroche jusqu’au bout. Et c’est là que tricycle me double. Je le vois désolé, et lui souhaite bonne fin de course. Il y a encore deux grandes montées où je m’accroche. Curieusement, c’est dans les montées que j’ai le moins mal. J’arrive à un petit col, puis un long faux plat descendant, où dans d’autres circonstances, cela aurait été un véritable plaisir.
Il ne reste plus que deux kilo de descente, et j’entends hurler la sono tout en bas. Je descends tant bien que mal car c’est encore un peu raide mais maintenant, je sais que c’est l’arrivée, alors tant pis si j’ai mal, je vais essayer de faire bonne figure devant tout le monde ! Les derniers 100m dans l’herbe resteront un véritable plaisir pour moi !
Je ne vois pas Tricycle, alors je vais manger un peu et re boire beaucoup et m’allonger dans l’herbe au soleil ! Et le voilà qui arrive avec son épaule en compote. Nous nous racontons notre course, puis après un petit débarbouillage, nous allons manger ensemble sur une terrasse avant de repartir sur Nîmes.
Une bien belle course dans des paysages fantastique et une bonne ambiance trail surtout ! Je savais que cette course allait être difficile pour moi, et je ne me suis pas trompé. Il me reste du travail à faire pour l’endurance.